«De quoi un homme a-t-il besoin pour réussir ? Que lui faut-il pour atteindre son but ?
De la volonté, de l’adaptabilité, de la curiosité, de la détermination et un peu de courage.
Entre ce défi et sa propre vie, chacun, chacune peut donc établir un parallèle et j’espère sincèrement que cela vous aidera dans les moments où vous en aurez besoin. »
Voilà le premier message d’Ingrid Ulrich, au terme de son défi réussi Med’Océan : relier la Méditerranée (Port La Nouvelle) à l’Atlantique (Royan) en Stand Up Paddle, 600km en 10 jours, soit 10 à 12h/jours en autonomie totale !
2 mois avant, Micheline d’origine suisse, reliait Bordeaux à Port la Nouvelle, soit 450 Km en 18 jours, avec assistance, se prouvant qu’à 57 ans, âge de Pierre Paul Riquet quand il créa le canal du Midi (dont on fête en 2016, les 350 ans), tout était possible ! C’était déjà un bel exploit !
A 39 ans, Ingrid prévoyait 150 km de plus, 8 jours de moins, pas d’assistance, démarrant par Port La Nouvelle, partie la plus difficile à cause du vent ! Elle venait juste avant d’enchaîner la Dordogne intégrale (130 km) et Fréjus/Corse en équipe (115km pour elle).
Les premières étapes furent plus longues que prévues, toujours à cause du vent. Ingrid décida dès Toulouse de passer par la Garonne, profitant alors du courant et évitant les écluses à passer à pied. C’est ainsi, que la journée perdue sur le canal du Midi fut plus que récupérée, Ingrid mettant 9,5 jours pour arriver à Royan !
Elle voulait par ce défi se prouver à elle-même et aux autres, que l’on pouvait retrouver confiance en se surpassant.
En la voyant arriver à Agen (6ème jour), tout sourire malgré une journée de 13h de paddle, terminée par une difficulté de taille (le barrage de Beauregard), ses mains et ses pieds déjà couverts d’ampoules, il était évident qu’elle avait déjà atteint son objectif dans sa tête et que rien ne pourrait l’empêcher d’arriver dans les temps à Royan.
Ingrid poursuivait lors de son arrivée « Je n’oublierai jamais que le défi Med’océan en Sup a été aussi et même surtout une aventure collective. Je pense à tous ceux qui m’ont aidé avant et pendant mon trip, à tous ceux et toutes celles que j’ai rencontrés et dont chacun m’a appris quelque chose.
Je n’oublie pas non plus tous les proches, amis, famille, rencontres qui m’ont soutenue de leurs encouragements et de leur affection.
Toutes ces personnes, sans qui je n’aurais rien pu faire représentent à mes yeux un véritable trésor humain – Le plus beau village peut-être que j’ai traversé…
Je dédie ce périple à toutes celles et à tous ceux qui auraient bien voulu, qui aurait peut-être pu, mais que la vie a enchaîné… »
Nous voulions mettre en lumière avec Ingrid, ceux qui osent se lancer des défis. Nous voulions aussi prouver qu’il existe une grande solidarité entre les usagers des voies d’eau (bateau, canoë, vélo, professionnel, habitant, touriste..), en invitant, via les réseaux sociaux, ceux qui la croiseraient à l’encourager, en sollicitant directement des professionnels, habitants ou touristes pour lui donner d’éventuels conseils, un plan pour dormir en sécurité en cas de besoin, prêter un téléphone,…au terme de ces 10 jours, nous pouvons l’affirmer : cette solidarité existe bien !
A la lecture des articles de presse et des nombreux soutiens d’hommes et de femmes qu’elle a reçus sur les réseaux sociaux durant ces 10 jours, Ingrid a réussi à devenir à la fois, un symbole du dépassement de soi et de la liberté des femmes !
Alastair, l’un des bienveillants supporters