Boris Lesimple est passionné par les voies d’eau. Dès l’âge de 10 ans, il découvre la compétition en rivière. Il est maintenant chef de brigade fluviale à Bordeaux Métropole et vient de participer aux championnats d’Europe de rafting en Bosnie. Il nous raconte son parcours.
Boris Lesimple is passionate about waterways. At the age of 10, he discovered river racing. He is now head of the river brigade at Bordeaux Métropole and has just taken part in the European rafting championships in Bosnia. He tells us about his experience.
C’est ta famille qui t’a transmis cette passion pour l’eau ?
J’ai grandi avec la légende de mon grand-père maternel qui était commandant de bord ; il chargeait des bananes aux Antilles et les déchargeait notamment à Bordeaux. Tous mes oncles ont traversé l’Atlantique. L’un d’eux a fait son service militaire sur le bateau Bel Espoir du père Jaouen, figure emblématique de la réinsertion et du monde de la mer. Mon grand-père paternel a fait la guerre dans la marine.
Did your family pass on your passion for water?
I grew up with the legend of my maternal grandfather who was a captain; he loaded bananas in the West Indies and unloaded them in Bordeaux.
All my uncles have crossed the Atlantic. One of them did his military service on Father Jaouen’s boat Bel Espoir, an emblematic figure in rehabilitation and the world of the sea. My paternal grandfather served in the navy.
A quel moment as-tu aussi eu envie de te « jeter à l’eau » ?
Je suis originaire d’une petite ville de Lot-et-Garonne, au bord de la rivière Dropt, à la frontière des départements de Dordogne et de Garonne.
C’est par un concours de circonstances que j’ai découvert le kayak à 10 ans. Mon village voulait avoir un stade de foot. Le Département demandait pour le financer que l’on crée en complément un parcours santé et une activité nautique. Mon père a alors proposé de se charger de la création du club « Canoë kayak Vallée du Dropt ». Comme il ne savait pas en faire, il s’est formé auprès des clubs départementaux (Mas d’Agenais, Tonneins, Marmande). Dès 1994, le club a commencé à former des jeunes à la compétition ; j’étais l’un d’entre eux.
When did you feel the urge to “take the plunge”?
I come from a small town in Lot-et-Garonne, on the banks of the river Dropt, on the border of the Dordogne and Garonne departments.
It was through a combination of circumstances that I discovered kayaking at the age of 10.
My village wanted a football stadium. In order to finance it, the Département asked us to create a fitness trail and a water sports activity. My father offered to take charge of setting up the “Canoë kayak Vallée du Dropt” club. As he didn’t know how, he trained with the departmental clubs (Mas d’Agenais, Tonneins, Marmande). As early as 1994, the club started training young people to compete; I was one of them.
Qu’est-ce qui t’a amené ensuite à Bordeaux ?
A la sortie de mes études, j’ai travaillé dans une banque. Mais rapidement dès 2010, j’ai tout quitté pour devenir guide de raft, de canoë et de randonnées aquatiques dans les gorges du Verdon. Je suis revenu ensuite dans le Sud-Ouest pour donner des cours de kayak surf (Waveski) et proposer des balades en canoë sur la côte Atlantique. En 2013, à l’occasion d’une compétition en kayak sur la Garonne, de Bègles à Lormont qui traversait Bordeaux, j’ai pris conscience de la beauté de la ville vue du fleuve. A l’époque, les balades en canoë se faisaient surtout sur des petites rivières comme la Leyre, mais rien n’était proposé à Bordeaux. J’ai d’abord observé le fleuve, identifié les cales et imaginé des balades, avant de créer ma structure « Bordeaux Canoë ». Durant 3 ans, j’ai proposé des balades sur la Garonne. Mon local étant sur le port de Bègles, j’ai eu l’occasion de travailler également à la capitainerie. A cette période, la compétence fluvial et les équipements étaient transférés à la métropole. Cela m’a donné l’opportunité en 2017 de rejoindre l’équipe de Laurent Audebar et Laurent Nemery en charge de la création de la direction du tourisme fluvial. J’ai alors transmis l’activité de Bordeaux Canoë à l’association Les Marins de La Lune située dans les locaux de Darwin.
What brought you to Bordeaux?
When I finished my studies, I worked in a bank. But in 2010, I left everything behind to become a rafting, canoeing and water trekking guide in the Verdon gorges. I then came back to the South-West to give kayak surfing (Waveski) lessons and offer canoe trips on the Atlantic coast. In 2013, during a kayaking competition on the Garonne, from Bègles to Lormont, which ran through Bordeaux, I realised just how beautiful the city was from the river. At the time, canoe trips were mainly on small rivers like the Leyre, but nothing was on offer in Bordeaux. I began by observing the river, identifying the coves and imagining the trips before setting up my own organisation, Bordeaux Canoë. For 3 years, I offered trips on the Garonne. As my office was in the port of Bègles, I also had the opportunity to work at the harbour master’s office. At that time, responsibility for the river and its facilities was transferred to the metropolitan authority. This gave me the opportunity in 2017 to join Laurent Audebar and Laurent Nemery’s team in charge of creating the river tourism department. I then handed over the Bordeaux Canoe business to the association Les Marins de La Lune, based in Darwin.
Aujourd’hui que fais-tu à Bordeaux Métropole ?
A la direction du tourisme fluviale, je suis en charge avec mon équipe de l’exploitation des équipements, de la relation avec les usagers et des évènements fluviaux (Les 6 Jours de Garonne, Bordeaux Sup Days,…). Notre zone d’intervention s’étend sur 50 km de voie navigable : Sur la Garonne, en amont de Bordeaux, à partir de Villenave d’Ornon jusqu’à la confluence, ainsi que sur la Dordogne, en rive gauche, de Saint Vincent de Paul à la confluence. Actuellement, l’activité reste concentrée sur les 10km autour de Bordeaux qui bénéficient de 17 pontons et 6 cales d’embarquement.
What do you do now at Bordeaux Métropole?
At the River Tourism Department, my team and I are in charge of running the facilities, user relations and river events (Les 6 Jours de Garonne, Bordeaux Sup Days, etc.). Our area of operation covers 50 km of waterway: on the Garonne, upstream of Bordeaux, from Villenave d’Ornon to the confluence, and on the Dordogne, on the left bank, from Saint Vincent de Paul to the confluence. At present, activity is concentrated on the 10km around Bordeaux, where there are 17 pontoons and 6 slipways.
Qu’est ce qui donne le plus de sens à ton travail ?
Le développement à venir des activités sur l’eau. D’ici 2030, la création de 15 nouveaux pontons va nous permettre d’être présent sur des communes où les bateaux ne pouvaient pas accoster (Parempuyre, St Vincent de Paul,….). Cela permet aussi le développement des navettes fluviales Bato (ex Batcub), avec de nouvelles lignes, dont l’une en amont du pont de Pierre et de nouveaux arrêts. Enfin, un projet qui me tient à cœur et que j’appelle « Bois et déchets ». Il s’agit d’extraire le bois qui flotte lors de crues, qui abime nos installations et les rives, et de lui donner une nouvelle vie, sous forme d’objet, de compost….Une barge spécifique pour transporter ce bois est en cours de construction. Il est aussi envisagé l’installation de nasses à déchets comme cela se fait à Londres pour capturer les plastiques et les traiter. C’est vraiment une première car Bordeaux Métropole n’est pas gestionnaire de la voie d’eau. Sur la Garonne, c’est la compétence de VNF sur la partie amont jusqu’au pont de Pierre, puis le Grand Port de Bordeaux et sur la Dordogne, de l’établissement public Epidor.
What gives your work the most meaning?
The future development of water-based activities. Between now and 2030, the creation of 15 new pontoons will enable us to be present in communities where boats could not dock (Parempuyre, St Vincent de Paul, ….). This will also enables the development of the Bato (formerly Batcub) river shuttles, with new routes, including one upstream of the Pont de Pierre, and new stops. Finally, there’s a project that’s close to my heart, which I call ‘Wood and Waste’. It involves extracting the wood that floats up during floods, which damages our facilities and the banks, and giving it a new life, in the form of objects or compost….A special barge to transport this wood is currently being built. There are also plans to install waste traps like those used in London to capture and treat plastics. This is really a first, as Bordeaux Métropole does not manage the waterway. On the Garonne, this is the responsibility of VNF on the upstream part up to the Pont de Pierre, then the Grand Port de Bordeaux and on the Dordogne, the public establishment Epidor.
Est-ce qu’avec le développement des activités nautiques, l’environnement a sa place ?
Les bateaux de Bordeaux Métropole sont déjà hybrides. Ceux en construction seront « hydrogen ready », adaptés à fonctionner à l’hydrogène dès que les installations à quai seront prêtes. Plus globalement, tous les acteurs du nautisme sont amenés à avoir une réflexion écologique. Concernant les paquebots fluviaux, des transformateurs électriques ont été enterrés sur les quais classés Unesco pour alimenter des postes sur 4 pontons. Dorénavant plus aucun bateau n’utilise de mazout lorsqu’il est à quai.
With the development of water sports activities, is there a place for the environment?
Bordeaux Métropole’s boats are already hybrid. Those under construction will be “hydrogen ready”, adapted to run on hydrogen as soon as the quayside facilities are ready. More generally, all the players in the water sports sector are being encouraged to think ecologically. As far as river liners are concerned, electrical transformers have been buried on the Unesco-listed quays to supply power to stations on 4 pontoons. From now on, no boat will use fuel oil when docked.
Est-ce que tu fais partie des personnes qui ont du mal à distinguer ta vie professionnelle de ta vie personnelle ?
J’aime voyager et j’ai toujours un œil à l’étranger sur les ports, les pontons…. Je trouve l’inspiration en observant comment les territoires s’adaptent aux contraintes du changement climatique. Il y a énormément d’enjeux, que ce soit sur les matériaux, la propulsion des bateaux ou leur entretien. Avec les projets « Vélique », on revient à la propulsion par le vent ; on équipe des paquebots, on crée des lignes maritimes à la voile. C’est le cas du cargo à voile Canopée, qui transporte une partie de la fusée ariane en bateau de l’Allemagne, à Bordeaux puis en Guyane. Elle économise jusqu’à 40% de carburants par jour.
Are you one of those people who find it hard to separate your professional life from your personal life?
I love to travel and I always keep an eye on ports and pontoons abroad…. I find inspiration by observing how regions are adapting to the constraints of climate change. There are so many issues at stake, from materials to boat propulsion and maintenance. With the ‘Vélique’ projects, we’re returning to wind propulsion; we’re equipping ocean liners and creating maritime sailing lines. One example is the Canopée barge, which transports part of the Ariane rocket by boat from Germany to Bordeaux and then on to French Guiana. It saves up to 40% of fuel per day.
Et toi, à titre personnel quels sont tes projets autour de l’eau ?
Depuis quelques années, je me suis mis au Paddle en rivière et eaux vives. Et depuis peu au rafting. Je viens d’ailleurs de participer en équipe, aux championnats d’Europe 2024 en Bosnie. Par mon métier, j’ai la chance de rencontrer des navigateurs, des gens qui viennent d’ailleurs…Ca me donne envie à mon tour de voyager en bateau, vers la Rochelle ou la Corse, et pourquoi pas traverser l’Atlantique à la voile.
What are your personal water projects?
Over the last few years, I’ve taken up river and white-water paddling. And more recently, rafting. I’ve just taken part in the 2024 European Championships in Bosnia as part of a team. Through my job, I’m lucky enough to meet sailors and people from other parts of the world. That in turn makes me want to travel by boat, to La Rochelle or Corsica, and why not cross the Atlantic under sail.
Enfin, notre dernière question habituelle, pour toi Canalfriends, c’est quoi ?
C’est une communauté qui favorise les connexions entre les territoires. Elle me permet de prendre la mesure de ce qui se passe en amont de Bordeaux, sur la Garonne ou sur le canal. Les territoires et les usagers des voies d’eau ont tous besoin les uns des autres.
Finally, our last question: what does Canalfriends mean to you?
It’s a community that fosters connections between regions. It gives me an idea of what’s going on upstream of Bordeaux, on the Garonne or on the canal. The regions and users of the waterways all need each other.
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