Rencontre avec Jean-Philippe Faure, voyageur du monde à vélo

(photo en-tête : Bolivie – Copyright Jean-Philippe Faure)

Vous est-il déjà arrivé de rencontrer des aventuriers lors de vos balades le long des canaux ?

J’ai eu cette chance, lors d’un trip à vélo vers Bordeaux, par le canal de Garonne. Sur un pont où j’admirais les couleurs d’automne, j’ai croisé Jean-Philippe Faure.

Il avait quitté ses Pyrénées orientales pour rejoindre le canal du Midi, puis le canal de Garonne. Bordeaux ne serait pour lui qu’une étape, avant de récupérer la Vélodyssée qui longe l’Atlantique pour l’Espagne, le Portugal puis le Maroc.

Paso Sico entre Chili et Argentine – copyright : Jean-Philippe Faure

Les liens se tissent facilement en itinérance. Nous roulions chacun à notre rythme, nous retrouvant avec plaisir lors de nos pauses. Par les réseaux sociaux, j’ai suivi son voyage jusqu’au Maroc, puis l’année suivante, en 2019, en Asie et en 2020, en Amérique du Sud.

Jean-Philippe a accepté de nous parler de sa vision du voyage.

Région d’Hpa Han en Birmanie – Copyright : Jean-Philippe Faure

Comment es-tu venu à voyager à vélo ?

En 2014, j’étais alors en Bolivie, voyageant sac à dos et n’ayant alors jamais imaginé voyager à vélo, dans une auberge de jeunesse, fin de soirée, je vois arriver Aurélie, une jeune femme de Toulouse avec son vélo chargé, et à ma question “d’où arrives tu comme ça???”, Aurélie me répond “d’Ushuaia!”…”et je vais à Quito”. Presque aussitôt je crois que dans ma tête commençait à germer l’idée de faire un tel voyage, tant m’apparaissait alors comme une évidence que l’autonomie, le silence, la lenteur de ce mode de transport correspondait totalement à ma manière d’envisager le voyage! Octobre 2015, le jour de mes 50 ans, j’atterrissais à mon tour à Ushuaia; et le lendemain, débutais un long périple de 9 mois vers le nord, suivant cette Cordillère des Andes jusqu’en Colombie.

Ushuaia – Copyright : Jean-Philippe Faure

Quel est ton plus beau souvenir ?

Question impossible tant ils sont nombreux et de nature différente; quelques uns alors: la traversée du Salar d’Uyuni en Bolivie, la région de Bagan en Birmanie, longer le Mékong au Cambodge, les passages de frontières en général, avec leur petite dose d’adrénaline (!), les innombrables rencontres avec d’autres voyageurs à vélo, seuls, en famille, pour un bivouac, une journée, une semaine…Les bivouacs, pour moi indissociables du voyage à vélo, avec l’incertitude, les lieux totalement insolites parfois magnifiques et parfois pas du tout !

Rabat avec une famille française – Copyright Jean- Philippe Faure

Quelle est ta prochaine destination ?

Je rêve de repartir vers l’est, en suivant plus ou moins ce qu’il est convenu d’appeler la route de la soie. En particulier, j’aimerais rouler sur cette route mythique “la Pamir Highway” qui sillonne au Kirghizistan, Ouzbékistan et Tadjikistan, une route-piste de haute altitude difficile et éprouvante mais qui ouvre l’accès à des espaces de nature encore largement préservée.

Cuesta de Lipan Argentine – Copyright Jean-Philippe Faure

Comment te prépares tu ?

Aucune préparation physique particulière. J’utilise un peu le vélo dans ma vie quotidienne, mais lorsque je suis en France, c’est surtout la course à pieds que j’aime pratiquer. Pour ce qui est du repérage, je pars en général avec une trame de mon itinéraire, mais rien de trop fixé tant il est susceptible d’évoluer au fil des rencontres et des conseils.

Pollaquere au Chili – Copyright Jean Philippe Faure

Si tu ne pouvais amener qu’1 seule chose, ce serait quoi ?

Là encore, question impossible! je serais bien tenté de dire “ma liseuse”…Contrairement à la charge d’un sac à dos, où chaque gramme compte, voyager à vélo permet d’être un peu plus souple. Lorsque je m’arrête faire des courses, même si en repartant je me rends compte que le vélo est plus lourd, je m’habitue vite. Que ce soit pour le vélo ou pour l’ensemble du matériel technique, je privilégie le simple, solide, facile à réparer et discret (qui n’attire pas trop les regards). Pour la partie bivouac, j’attache aussi de l’importance au confort, surtout si je pars lontemps.

Lagune de Pollaquere au Chili – Copyright Jean-Philippe Faure

Quelles sont tes astuces pour voyager léger ?

Se séparer de ce qui ne sert pas ou plus, faire les bons choix, les plus polyvalents possible en terme d’habillement, utiliser un filtre à eau pour éviter les bouteilles plastiques et d’avoir à porter beaucoup de réserve d’eau. Je n’ai pas du tout l’obsession du poids, et je pense que le “superflu” est parfois proche de l’essentiel !

Fon Romeu en France – Copyright : Jean-Philippe Faure

Quel conseil donnerais-tu à ceux qui hésitent à partir ?

Oser, ne pas avoir peur, (se) faire confiance, et peut-être quand même, (même si je ne l’ai pas fait pour ma part!), commencer par un “petit” périple, histoire de s’assurer que l’on peut tenir quelques heures sur un vélo chargé…et y prendre du plaisir ! 

Vers Bilbao avec un couple de français – Copyright : Jean-Philippe Faure

Pour en savoir plus : blog de Jean-Philippe

Pour partir à vélo le long des voies d’eau : guides de voyage gratuits Canalfriends

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